La Chapelle Saint-Meuf

L’appellation Ecclesia de Altaribus indique, selon Arcisse de Caumont, la présence de deux églises dans la paroisse : l’église Saint-Pierre, remontant à l’époque romane, et l’église Saint-Nicolas, située à quelque deux cents mètres, qui a été détruite, sauf le chœur dit « chapelle Saint-Meuf ». Au XVIIIe s., l’église Saint-Nicolas était vulgairement appelée « église Saint-Meuf »

La Chapelle Saint-Meuf est donc le chœur de l’ancienne église paroissiale Saint-Nicolas des Authieux, mutilée à l’époque révolutionnaire. En fait, contrairement à ce que l’on raconte aujourd’hui, l’église ne fut pas détruite durant la Révolution ; quelques documents dans un fond en cours de classement rapportent que sous la Révolution, certes, une des deux paroisses de la commune fut supprimée, celle de Saint-Nicolas. En 1817, les marguilliers de la fabrique demandèrent à agrandir l’église Saint-Pierre (église succursale de la commune) en utilisant les matériaux de l’église Saint-Nicolas : « L’église supprimée est à peu de distance de celle conservée ; elle tombe en ruine depuis longtemps » ; ils indiquent qu’ils auraient pu la vendre, solution « qui répugne à beaucoup de personnes [et qui] n’auroit presque rien produit » ; ils pensaient donc tirer un meilleur profit du réemploi de ses matériaux pour les travaux à Saint-Pierre. Sur l’avis favorable de l’évêque de Bayeux, la préfecture donna son autorisation (arrêté du 19 mai). La nef fut abattue, à une date encore inconnue.

En mai 1823, le curé des Authieux, Beaunis, rappela au provicaire général « une petite église supprimée dite de Saint-Nicolas, tombant en ruine, située dans ma paroisse et à peu de distance de mon église ; je vous témoignai le désir que j’avois d’y conserver une chapelle en l’honneur de saint Nicolas…pour rendre le lieu de la sépulture plus vénérable et plus imposant, je peux vous assurer que c’est le vœu de tous les paroissiens, du moins de la généralité ; en conséquence, nous n’avons point voulu toucher au chœur de cette église qui n’est pas en très mauvais état : il est passablement couvert, les murailles sont solides, de sorte que nous pourrions le mettre en fort bonne réparation et à bien peu de frais ». La dépense fut estimée à 200 francs, et acceptée par le conseil de la fabrique. Par arrêté du 23 août 1823, le préfet autorisa la réparation du chœur de l’église Saint-Nicolas. L’obscur curé Beaunis peut être remercié par les défenseurs de la chapelle Saint-Meuf.

Qu’en est-il de la « sépulture » ? La chapelle était entourée d’un enclos, dit « cimetière » de la paroisse de Saint-Nicolas ou de Saint-Meuf ; dans sa Monographie communale manuscrite, datée de 1885, l’instituteur Guilbert notait : « on n’y trouve cependant aucun tombeau » ; pourtant, lors des travaux menés vers 2003, on exhuma quantité d’ossements humains. De fait, la lettre du curé du 15 mai 1823 – inédite – précise que « le cimetière des Authieux n’étant pas assez vaste pour la sépulture des deux paroisses, nous avons conservé celui de Saint-Nicolas, dans lequel nous avons inhumé jusqu’à ce jour »

Elle est inscrite au titre des Monuments historiques. Les fenêtres datent du 16ème siècle.

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